La Cité des sciences et de l’industrie dessine sa politique achats jusqu’en 2009

  • 01/01/2007
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Loin d’être un musée classique, l’établissement public a des besoins plus variés ce qui l’a poussé dès 2003 à réfléchir sur ses achats. Traduction sur le terrain dès cette année avec la création d’un département « achats » et la définition d’objectifs clairs de gains pour les trois prochaines années.Inaugurée en 1986, la Cité des sciences et de l'industrie (CSI) accueille 3,5 millions de visiteurs par an. Son budget achats est de l’ordre de 40 à 45 millions d’euros par an (77% sont consacrés aux services, 16% aux fournitures et 7% aux travaux). Si l’établissement public à caractère industriel n’a pas les caractéristiques d’un musée classique, cette cité « unique au monde » en a la fonction et se conforme aux règles du code des marchés publics. Ses besoins sont beaucoup plus variés. La CSI « achète de tout », selon Laurent Denoux, chef du département « achats », mais pas d’œuvres d’art ni d’objets. Cette particularité est directement liée à sa mission. L’établissement doit rendre accessibles les savoirs scientifiques, techniques et industriels. A ce titre, il doit entreprendre, accueillir et susciter toutes activités liées à sa mission, notamment la production et la diffusion de contenus muséologiques, la mise en oeuvre d’actions éducatives, l’organisation de conférences et de débats, l’accueil de manifestations scientifiques et culturelles, la mise à disposition de ressources documentaires et de services, la participation à des activités de recherche et de formation (1). Les achats pour les expositions sont donc plutôt axés sur les nouvelles technologies, l’interactivité, « tout ce qui bouge », par opposition à un musée classique. La CSI fait faire, ou construit soi-même selon les cas de figure, des prototypes « qui doivent durer le temps de l’exposition mais aussi parfois dix ans », explique Laurent Denoux. Et puis elle a des besoins plus classiques en scénographie, maintenance des bâtiments, nettoyage, sécurité, etc.Réaliser des gains de 5%Dans un contexte de budget constant et de LOLF (la CSI dépend du ministère de la Culture et du ministère de l’Education nationale), la direction générale a mis en place un contrôle de gestion et décidé d’agir sur les achats, « fournisseurs d’économie ». En 2003, l’idée était de travailler de façon plus transversale et de décloisonner les achats. Une réflexion sur une politique achat a été ébauchée et mise en place à partir de 2006. Pour les trois prochaines années, la CSI doit obtenir des « gains de 5% par an sur les achats traités par les différents départements qui utilisent 27 à 30 millions d’euros de budget. » En septembre, le service de coordination des achats a été transformé en département « achats ». Celui-ci doit comporter à terme 19 personnes, disséminées dans les différentes directions de l’établissement pour être plus proche du terrain (les deux plus importantes concernent les expositions et les moyens techniques). Cinq responsables achats chargés de grands domaines (moyens généraux, travaux et maintenance, audiovisuel, systèmes d’information et projets muséologiques) superviseront dix acheteurs et seront accompagnés par une équipe support de quatre personnes. Les acheteurs s’occuperont des marchés inférieurs à 50000 euros et les responsables des contrats plus importants et aux procédures plus longues. Fournisseurs : éviter de tomber dans la routineDeux grand principes fondent la politique achat : comment mieux acheter et comment mieux commander. « Nous prenons ainsi en main à la fois l’aspect achat avec une démarche qualité et l’aspect commande lié à la satisfaction du client interne », explique Laurent Denoux. Avec comme credo : l’amélioration des services rendus, la baisse des coûts, la mise en place et le pilotage de méthodes et moyens nécessaires (par exemple un système d’information pertinent pour analyser à la fois les achats mais aussi les commandes), et mesurer et améliorer la performance des achats. Une politique fournisseurs sous-tend cette démarche. La fabrication de prototypes pour une exposition demande par exemple des compétences particulières. « Nous allons voir les entreprises qui fabriquent les décors pour les parcs de loisirs, pour les studios de télévision, etc, ce qui nécessite un travail de réseau pour aller chercher les bons fournisseurs. Ils sont rarement en monopole. Après, nous les accompagnons. Nous formons avec elles un vrai partenariat », insiste le chef du département achats. Partenariat ne signifie pas cependant absence de concurrence. Au contraire, celle-ci est savamment entretenue par la volonté d’avoir « du sang neuf ». Laurent Denoux cherche à renouveler les entreprises régulièrement car « lorsque la routine s’installe, elles perdent peu à peu leur rôle de conseiller. Elles n’arrivent plus à avoir leur esprit critique. Cette méthode permet d’avoir le juste prix et permet aussi aux anciens titulaires de revenir après s’être améliorés. Ils y ont un intérêt. » Bénédicte Rallu © achatpublic.info, 01/01/2007 (1) Décret no 2006-222 du 24 février 2006 relatif au statut de la Cité des sciences et de l’industrie