La lettre d'achatpublic.info n°237

  • 26/09/2008
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A moins de vivre en ermite, il paraît impossible d'échapper à la tempête médiatique qui secoue actuellement le vieux continent et le nouveau monde à propos de la crise financière qui s'est abattue sur l'économie mondiale. Récession, chômage, banqueroute, déficits… Voici que le spectre de la grande crise de 29 est (de nouveau) brandi devant nos yeux de quidams impuissants. Dans un contexte économique aussi tumultueux et incertain, la tenue d'un grand colloque européen sur l'insertion des clauses sociales, le 17 octobre prochain, tombe à pic (lire notre article). Car s'il faut s'attendre, comme l'a annoncé Nicolas Sarkozy, à une baisse de la croissance et une hausse du chômage en France, le développement d'une politique publique d'achat socio-responsable paraît plus que jamais pertinente pour lutter - même si c'est à une modeste échelle - contre les méfaits du capitalisme à tout crin. Capitalisme que le célèbre gangster Al Capone qualifiait de "racket légitime organisé par la classe dominante".
Affirmant qu'il vaut mieux, pour un gouvernement, " payer un homme à creuser un trou et à le reboucher " plutôt que ne rien faire en période de dépression, le célèbre économiste John Maynard Keynes aurait probablement souscrit aux principes de développement durable dans la commande publique que la SNCF notamment entend amplifier dans le cadre de son nouveau programme d'achats baptisé SynergiA (lire notre invité du jeudi).
Pour sa part, le GESAT, le groupement des établissements et services d'aide par le travail, a décidé d'aider les acheteurs à trouver des fournisseurs dans le secteur protégé. Car avec l'obligation faite aux entreprises et aux administrations publiques de verser une taxe lorsqu'elles n'atteignent pas le quota de 6% de travailleurs handicapés, ce secteur n'arrive pas toujours à répondre à la demande (lire notre article).
Du côté de la Seine, la ville de Paris prépare lentement mais sûrement son " new deal " dans le secteur de l'eau : la capitale a en effet décidé de ne plus déléguer la gestion de son or bleu aux grands opérateurs privés (lire notre article). Si la route du retour en régie directe est vécue par la municipalité comme les sentiers de la gloire, on ne peut pas en dire autant de l'attribution du marché des ordures ménagères de l'agglomération royannaise qui s'apparente plutôt aux sentiers de la perdition. L'ancien directeur de la commande publique de l'EPCI et sa femme, qui travaillait dans le même service que lui, ont porté plainte devant le procureur de la République de Saintes pour " harcèlement moral, irrégularités et illégalités quant au respect des procédures de marchés publics " contre le président de la communauté d'agglomération, le directeur général des services et la directrice générale adjointe, qui se trouve être également l'épouse du président (lire notre article). Ambiance…