Aude Boilley-Rayroles, la nouvelle patronne d’ACHAT

  • 23/06/2011
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Aude Boilley-Rayroles dirige la centrale d’achats hospitaliers (hors équipements et produits de santé) de l’APHP depuis le mois de mai. Fraîchement arrivée à ce poste prestigieux, elle a déjà en tête trois priorités : stabiliser le périmètre d’achats de la centrale, garantir la sécurité d’approvisionnement des établissements et développer le dialogue avec les groupes hospitaliers.

Depuis le 2 mai dernier, Aude Boilley-Rayroles est officiellement la nouvelle patronne d’ACHAT (achats centraux hospitaliers, alimentaires et technologiques), la centrale d’achat de l’APHP. Tombée dans le chaudron de la commande publique en 2004, en tant que responsable des achats, de la logistique et du patrimoine à l’hôpital Rothschild de Paris, elle remplace à ce poste Philippe Maraval, parti rejoindre Champs-sur-Marne et la direction des achats d’une autre centrale bien connue : l’UGAP (1). Bien qu’arrivée depuis peu à ce poste prestigieux, la nouvelle directrice a déjà des objectifs précis en tête et se dit sans complexes vis-à-vis de son prédécesseur qui a marqué de son empreinte cette direction qu’il a dirigée pendant 10 ans : « Je n’ai pas le même parcours professionnel que Philippe Maraval et je suis une femme. Donc forcément, ce sera différent, annonce-t-elle. Ma première priorité sera de réussir à stabiliser le périmètre d’activités que la centrale a absorbées dernièrement. C’est-à-dire passer en temps et en heure, de façon juridiquement rigoureuse et économiquement efficace, les marchés relatifs aux nouvelles familles d’achats qui sont maintenant dans notre giron. A savoir : l’informatique depuis 2009 et les travaux depuis 2010. Ma deuxième priorité sera de garantir la sécurité d’approvisionnement de l’APHP, c’est-à-dire lui assurer son pouvoir d’achat tout en contribuant au plan d’économie de l’APHP. Ce qui ne signifie pas acheter au moins disant ! Il y a des techniques d’achats offensives que l’on peut continuer à explorer », soutient-elle.


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Créer un dialogue organisé

Sa troisième priorité, qui lui tient à cœur, concerne l’animation de la délégation de coordination des politiques d’achat (DCPA) : « Je souhaite revitaliser cette délégation qui existe depuis quelques années déjà, mais dont l’activité est restée en friche, en raison de la mise en place de la centrale ACHAT qui a beaucoup occupé la direction. Mon objectif est d’animer le dialogue au sein de cette cellule entre les groupes hospitaliers qui se sont constitués dans le cadre de la loi HPST [ndlr hôpitaux, patients, santé et territoire]. Les échanges vont être facilités grâce à notre un nouveau logiciel de gestion qui permet de piloter le processus de la dépense et de l’approvisionnement et qui permet de mieux connaître le périmètre budgétaire de nos commandes. Ces informations vont nous aider à déterminer celles qui pourraient être transférées vers ACHAT ou l’AGEPS, l’agence centrale des équipements et des produits de santé, et celles qu’il est pertinent de laisser aux établissements. La centrale possède une vision macro-économique des marchés dont elle peut faire bénéficier les groupes hospitaliers. Nous avons des gens de valeur au sein d’ACHAT et de l’AGEPS et une expertise qu’il faut partager : nos benchmarks, nos analyses jurisprudentielles, nos retours d’expérience, etc. peuvent profiter à tous. Cela pourrait se faire, par exemple, dans le cadre de réunions toutes les 4 à 6 semaines, propose-t-elle. Dans mon précédent poste de directrice des achats et des prestations logistiques du nouveau groupe hospitalier qui englobe Thenon, Rothschild, Saint Antoine et Trousseau-La Roche Guyon, je trouvais qu’il manquait un dialogue organisé pour discuter entre praticiens de nos procédures et de notre façon de travailler. Je suis persuadée qu’il y a une forte attente de la part des confrères et que ça va marcher », déclare la responsable.

La centrale « fait bien ce qu’elle sait faire »

Aude Boillez-Reyroles souhaiterait également mieux faire connaître la centrale en communiquant sur ces travaux. Elle estime par ailleurs que son service, malgré sa taille, a su garder et gardera le contact avec le terrain : « Certes, ACHAT est un mastodonte, mais l’agence n’est pas du tout hors de la réalité et des préoccupations des patients, estime-t-elle. Si l’on achète mal, le site concerné nous le fait savoir rapidement. La centrale se porte bien et fait bien ce qu’elle sait faire. C’est une boutique solide, comme le prouve la certification iso 9008 sur le processus achats des marchés de déchets, d’informatique et de télécoms qu’elle a obtenue, à peine un peu plus d’un an après leur arrivée dans notre giron d’ACHAT. Ce qui m’intéresse dans ce poste, au-delà de mon goût pour ce métier et étant convaincue que le code des marchés publics permet de bien acheter, c’est de mieux mesurer le poids économique de la commande publique de l’APHP, d’être un acteur de l’approvisionnement, ainsi qu’un lieu de réflexions sur les moyens d’améliorer l’efficience de l’achat public », conclut-elle.

(1) lire : Philippe Maraval, une centrale d’achats peut en cacher une autre