La lettre d'achatpublic.info n°445

  • 07/03/2013
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Beauté des femmes, leurs prouesses, leurs procédures idéales. Qui font souvent des gains, même dans le biomédical. Et ces yeux, où plus rien ne reste d’animal. Que juste assez pour dire : « assez » au soumissionnaire amoral ! On se calme, tout n’est pas de moi, je me suis (un peu) inspiré de Verlaine (de Sagesse, recueil de poèmes datant de 1881, pour ceux que ça intéresse), sûrement encore en plein « very bad trip » à force de tremper sa plume dans l’absinthe. En cette journée de commémoration des combats des émancipatrices et suffragettes (c’est Lénine qui a été, en 1921, le premier à marquer le coup, pour ceux que ça intéresse), louons donc les qualités des acheteuses : attentives et diplomates avec les prescripteurs, minutieuses et rigoureuses lors de la passation, pugnaces dans la négociation, chefs de projet fédératrices et polyvalentes… (mais dépensières, ajouteront les mauvaises langues misogynes).  Dans le domaine qui nous réunit, le beau sexe a donc tout pour plaire. Une fois évaporées les fumerolles des odes et des hymnes à la gloire des piérides et autres muses de la commande publique, la réalité est tout autre. Bien sûr, les sœurs de Simone de Beauvoir doivent être largement majoritaires dans les services achats ou les bureaux des marchés. Mais dès que vous atteignez les étages supérieurs, voire stratosphériques de la commande publique, le taux d’Eve se réduit comme peau de chagrin. Prenez les poids lourds en France : le SAE, l’UGAP, UniHa, le RESAH-IDF, la mairie de Paris, le ministère de la Défense, les hospices civils de Lyon, le CHU de Lille, la RATP, la Poste, la SNCF, l’UCANSS ou encore le Commissariat à l’énergie atomique : les patrons ne sont pas des patronnes. Il n’y a guère que la région Ile-de-France, avec Fleur Jourdan comme directrice des marchés pour faire exception ou l’AP-HP qui se paye le luxe d’avoir des femmes, Elisabeth Aoun et Aude Boilley-Rayroles à la tête de ses deux centrales d’achat. Ici comme ailleurs, la parité, c’est loin d’être gagné. Avant de boucler cet édito, fameux quand on y prend garde, je voudrais avoir une pensée émue pour l’une de mes collègues, qui vient de passer,  avec mention, le cap des quarantièmes rugissants. Trouvant les lignes des tableurs excel « extrêmement sensuels », elle estime - à son âge - qu’il vaut mieux être bouffie que flétrie. Ainsi soit-elle.

Jean-Marc Binot (quatre femmes à la maison)