La lettre d'achatpublic.info n°449

  • 05/04/2013
partager :

Qui a donc pu imaginer qu'une faute avouée est à moitié pardonnée ? Une contrition, un mea culpa, un petit épanchement (de synovie), et c'est la curée : le pal, le pilori et le chat à neuf queues ressortent de l'armoire à naphtaline. C'est pourquoi je ne reconnaîtrai jamais, ô grand jamais, même devant Torquemada, avoir tenté de délocaliser un compte plan d'épargne logement de 514,37 euros sur l'île de Pâques. Mais puisque la mode est aux révélations, je divulgue l'information : un TA vient d'inventer Béziers III en appliquant la règle dégagée par le célèbre arrêt du Conseil d'Etat aux mesures de modification unilatérale du contrat (lire notre article). Je vais vous faire une autre confidence : le groupement de commandes permanent qui rassemble 270 entités de la sphère éducative aurait décroché les meilleurs prix en France pour l'achat de licences Microsoft (lire notre article). Tant pis, je crache le morceau : il paraît que la circulaire « Etat exemplaire » et le Plan national d'action pour l'achat durable sont en passe d'être révisés (lire notre info). Les méchantes langues diront qu'il était temps. Heureusement, en la matière, certains acheteurs ne veulent pas être rongés par le remords et passent à l'action. Réunis dans un réseau depuis deux ans, quarante donneurs d'ordres de la région de Strasbourg insèrent des clauses sociales au bénéfice de plus d'un millier de personnes (lire notre article). Le conseil général du Nord vient de généraliser ces clauses à l'ensemble de ces marchés et espère atteindre le cap des 250 000 heures travaillées au profit de chômeurs d'ici deux ans (lire notre article). Avant de vous quitter pour aller à confesse, je vais vous faire un ultime aveu : en matière de publicité, Alain Lambert, ancien ministre, et Jean-Claude Boulard, maire du Mans, n'y vont pas de main morte en flagellant les 90 000 euros. Les deux élus estiment que ce seuil n'a pas de réelle utilité et coûte cher à la nation (lire notre info). Le message sera-t-il entendu par le ministère du Budget lors de la prochaine réforme du Code prévu en 2016 ? (lire notre info). « Un homme ne doit jamais rougir d'avouer qu'il a tort, car, en faisant cet aveu, il prouve qu'il est plus sage aujourd'hui qu'hier », a dit Jean-Jacques Rousseau qui avait certainement un compte en Suisse. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot