La lettre d’achatpublic.info n°528
Plus belle la commande publique - Episode 1/Saison 2 - Mairie de Pichade-sur-Mer. Bureaux de la commande publique. « Ben dis donc, t'en fais une tête, c'est la manif de dimanche qui t'as épuisé ? », demande Jérôme Mouin-Dizant à Thomas Gréhagré. « Nan, c'est pas ça, je viens d'avoir un mél du cabinet du maire. Faut acheter tout de suite 500 numéros de Charlie Hebdo et aussi souscrire 300 abonnements. Je fais quoi ? Je mets en concurrence des centrales d'abos ? Ou alors je fais la queue devant le kiosque ? Mais alors quelqu'un doit me prêter sa carte achat de niveau 1 », râle ce dernier. « Pas la peine, le kiosquier n'accepte que des espèces », glousse son collègue. « Quel calvaire, c'est vraiment la croix et la bannière. Je vais me faire hara-kiri », grogne Thomas Gréhagré. « Je n'apprécie pas ce genre d'amalgames », coupe aussitôt Angèle Huss, la grenouille de bénitier de la direction, qui enchaîne aussitôt : « vous avez parcouru la presse ? Ils ont un publié une tribune d'un confrère, intitulé 'Le Code est-il le plus court chemin vers la schizophrénie ?', accompagné du commentaire suivant : " L'instrumentalisation récente du droit des marchés publics, sous l'effet de la crise économique notamment, conduit à des messages contradictoires nuisant gravement à la santé mentale de l'acheteur" (lire notre invité du jeudi) ». « On tombe dans la caricature ! Je leur défends de toucher aux textes, c'est sacré ! », s'insurge Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, juriste gardienne du temple. « Vas y mollah et arrête ton mécanique cantique. Et la liberté d'expression, tu connais ? Tu ferais mieux de nous expliquer si la jurisprudence Tarn-et-Garonne s'applique aux contrats signés avant le 4 avril 2014 (lire notre article), ou si on peut mettre une tranche ferme et une tranche conditionnelle dans un PPP (lire notre article). Parce que pour moi, c'est de l'hébreu », riposte Bruno Desclozes, acheteur responsable, tombé en dévotion devant la démarche de Transamo (lire notre article). « On arrête de polémiquer et on se met au boulot. C'est le suivi d'exécution et le plan de progrès du CHU de Nantes que vous feriez mieux d'idolâtrer (lire notre article) », coupe Jean-Aymar Desmapas, le chef du service. Bon allez, c'est la fin de cet édito très spirituel, lequel, je le confesse, ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui pourrait devenir culte. A l'exemple de Beaumarchais, «je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer ». A la semaine prochaine, peut-être. En attendant, vive la République.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot
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