La lettre d'achatpublic.info n°551

  • 03/07/2015
partager :

Plus belle la commande publique - saison 2, épisode 5 - Mairie de Pichade-sur-Mer. Dans les bureaux de la commande publique règne une touffeur digne du Kalahari. Les plantes en pot ont baissé pavillon et plusieurs mouches littéralement calcinées gisent amorphes sur le rebord des fenêtres. « La clim, elle marche plus ? Attention, je vais déclencher une enthalpie », prévient Marc Benche, le spécialiste des études du service. « Nan, ces nigauds des services techniques ont oublié de payer les factures de plusieurs interventions du presta de la maintenance. J'envie nos collègues de l'hôpital de Clamesset qui ne rencontrent pas ces problèmes : ils ont adhéré au marché carte d'achat de la centrale du RESAH (lire notre article) », lui répond Jérôme Mouin-Dizant, en train de s'éventer avec un vieux CCAG. « Il n'y a pas que chez nous que ça chauffe. Le Conseil national d'évaluation des normes a rendu un avis défavorable au projet d'ordonnance marchés. Son président, Alain Lambert, estime que le texte transpose de façon excessive la directive et qu'il s'agit d'une tutelle déguisée vis-à-vis des collectivités locales (lire notre invité du jeudi). Quant à regrouper les services achats de trois entités sous une même direction, ça peut se révéler aussi très torride (lire notre article)  », intervient Jean-Aymar Desmapas, dégoulinant dans sa chemisette hawaïenne. « Je peux vous assurer qu'il y a un patron de PME qui suffoque actuellement. Il a répondu par voie électronique en utilisant son outil de signature, au lieu de celui proposé par la plateforme du pouvoir adjudicateur. Jusque-là pas de souci, sauf qu'il n'a pas respecté l'arrêté ministériel du 15 juin 2010 en oubliant de fournir le mode d'emploi permettant de vérifier la validité de la signature et l'intégrité du document. Résultat, sa candidature a fini à la poubelle. Devant le conseil d'Etat, son recours a subi un échec cuisant (lire notre article) », glousse Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, proche de l'hyperventilation. Bon allez, fin de cet édito réchauffé. Avant de vous quitter, je voulais vous signaler que mon collègue Ze Blade, ange déchu de l'ovalie girondine, va bientôt régler son ISF. Au bord du gouffre, il cherche donc désespérément à louer une maisonnette près du Pyla, avec pédiluve et pataugeoire incorporés. Si vous ne savez vraiment pas où partir en congés, écrire au journal qui transmettra. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot