Edito 581

  • 11/03/2016
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C’est bientôt la désignation des candidats qui aspirent à assouvir leur fantasme suprême, décrocher la présidence de l’Union syndicale des acheteurs (USA), avec tous ses à-côtés sympas, au premier rang desquels un bureau ovale avenue Franklin Roosevelt, une assistante bilingue née à Paris (Texas), une chambre à vie à l’hôpital américain de Neuilly, sans oublier un coupon de réduction de 10% sur les donuts d’un établissement dont nous tairons le nom. A ma droite, Donald Trompe, reconnaissable à sa moumoute décolorée et ses déclarations à l’emporte-pièce. A ma gauche Diane Villepropre, candidate ultra-liftée qui a berné Sanders, pourtant chouchou des jeunes générations d’acheteurs. Dépensant des dizaines d’euros en déversant des spots sur les chaînes de télé (ZNN, BCS, ACB, KRA-TK, DCD, MDR…), les deux prétendants inondent les électeurs de leurs promesses. « Ras-le-bol de la technocratie made in Bercy. Rendons le pouvoir au peuple. Une fois élu, j’interviendrai pour que la Commission nationale d’évaluation des normes, qui vient de donner un avis défavorable au projet de décret (lire notre info), ait un pouvoir de veto », clame le premier. « Ma priorité, c’est la formation, pour que toutes les communes, même les plus modestes, à l’image de Coutras (lire notre article), puissent recruter des pros », défend la seconde. « Y en assez de ces contentieux qui nous pourrissent la vie. Une CAA vient de sanctionner un des nôtres. Si on peut même plus déclarer sans suite au motif de sous-évaluation des besoins ! (lire notre invité du jeudi). J’exigerai que les juges fassent un stage de rééducation dans un service marchés ! », éructe Trompe-l'oeil. « UniHA vient de donner un coup de pouce à une start up nordiste avec un dispositif contractuel novateur (lire notre article). Il faut soutenir ce type d’initiatives. Je proposerai une taxe permettant d’aider financièrement les personnes publiques prêtes à prendre des risques », fait miroiter son adversaire. « Dès que je serai à la tête de notre syndicat, parole d’honneur, j’ouvrirai un bureau d’assistance ouvert à tous les pouvoirs adjudicateurs, par exemple pour les conseiller entre l’achat et la location des copieurs (lire notre article). Un service totalement gratuit ! », surenchérit le tribun braillard.  « Avec quel argent, il financera ce projet ? Tout ça, c’est du flan », rétorque l’executive woman, « le jour du scrutin, il se prendra une veste, comme le Conseil national des barreaux qui cherche par tous les moyens à flinguer l’ordonnance du 23 juillet 2015 » (lire notre article). En entendant la saillie, Trompe, il a ri. Bon allez, c’est la fin de cet édito, il faut le reconnaître, un peu primaire. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot