Bouche à oreille

  • 19/04/2018
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My goodness, je n’en crois pas mes esgourdes. Le gouvernement de la contrée des Angles a décidé de taper du poing sur la table, bannissant du royaume les cotons-tiges par une loi qui interdira plus largement tous les objets plastiques à usage unique, des touillettes aux pailles. « Une urgence mondiale », a argumenté le ministre de l’environnement de sa Gracieuse Majesté. De toute façon, tous les ORL dignes de ce nom vous le diront, le bâtonnet ouaté, ça ne sert à rien, sauf à se boucher les conduits en entassant le cérumen. C’est peut-être parce qu’elle avait le limaçon délabré que cette collectivité a persisté à insérer une clause linguistique de portée générale, rédigée de façon lapidaire sans motivation particulière, pour exécuter un marché. Résultat, son contrat a été suspendu, en attendant peut-être pire. Entendons-nous bien, ces clauses Molière, qui, en imposant le français, font toujours beaucoup de bruit, voire provoquent des acouphènes, ne sont pas prohibées dans l’absolu. Il faut simplement être capable de démontrer pourquoi elles s’imposent (lire notre article).  Un sourcing bien mené est tout sauf un dialogue de sourds. Toute ouïe en rencontrant les fournisseurs de gilets pare-balles, la mairie de Toulon a, grâce à ces échanges préalables, sélectionné des critères de sélection pertinents et rédigé un cahier des charges capable de redonner un coup de fouet à la concurrence (lire notre article). Tendez l’oreille : Carine Perier-Lebon remet à la mode le dialogue philosophique en réfléchissant à la computation des besoins, sujet négligé et pourtant essentiel au métier d’acheteur (lire notre invité du jeudi). Si la mutualisation vous fait frétiller le tympan, je vous suggère d’écouter Sylvie Dupoirier, directrice des achats et des moyens généraux du Grand Poitiers, expliquer comment elle vient de monter une centrale d’achats locale à la carte (lire notre article). Bon allez, je baisse pavillon et je la mets en sourdine. Fin de cet édito. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot