Non merci

  • 10/01/2019
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Acheteurs, que faudrait-il faire ? Dédier, comme tous ils le font, des vers aux financiers ? Non merci. Se changer en bouffon dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre, naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non merci. S’aller faire nommer pape par les conciles, que dans des cabarets tiennent des imbéciles ? Non merci. Travailler à se construire un nom sur un marché, au lieu d’en faire d’autres ? Non merci. S’emparer de l’affacturage, afin de régler de manière supersonique ses fournisseurs à la trésorerie blafarde, mais dénicher un prestataire de façon discrétionnaire, au motif fallacieux qu’il s’agit d’un contrat d’emprunt ? Non merci (lire notre article). Bannir d’un accord-cadre un pouvoir adjudicateur sous prétexte qu’il ne faisait pas partie des premiers adhérents alors même qu’il était déclaré comme bénéficiaire potentiel ? Non merci (lire notre article). Multiplier à l’infini les lots d’un chantier, terminer avec deux ans de retard, juste pour claironner, comme le coq Chantecler, qu’on a les yeux de Chimène pour les boîtes du cru ? Non merci (lire notre article). Fermer les yeux sur les modes alternatifs de transports de matériaux pour les marchés de travaux, alors que la planète périclite ? Non merci (lire notre article). Délaisser la technique du « prix cible », alors qu’elle vient de nouveau d’être adoubée par un tribunal administratif, parce qu’elle est simplement négligée par la profession ? Non merci (lire notre article). Se ronger les sangs, avoir peur, être blême, et finalement se faire représenter à la CAO, au lieu simplement de demander un arrêté de déport à sa structure ? Non merci ! (lire notre article). Bon allez, comme j’ai du nez, que dis-je un cap, une péninsule, une oblongue capsule, je clos cette tirade épique et épidermique, limite 1% artistique (lire notre article) car je sens que je vous lasse avec ces musardises, même si comme l’écrivit Edmond le poète, « les meilleurs sont les vers qu'on ne finit jamais. » Néanmoins je vous adresse, ainsi que la rédaction, tous mes vœux à l’orée de cette nouvelle année. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot