La lettre d'achatpublic.info n°388

  • 02/12/2011
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Notre-Dame de Paris, onze frimaire an XIII. Transie par un froid glacial, la fine fleur des dignitaires du régime, militaires et fonctionnaire de haut rang, chambellans et autres archichanceliers, s'entasse à l'intérieur de la cathédrale décorée de façon pimpante, limite ostentatoire. Derrière une colonne, deux membres du Conseil d'Etat, organisme créé quelques années plus tôt par Bonaparte, battent la semelle et s'ennuient à mourir. Cela fait trois heures qu'ils attendent le début de la cérémonie. « Es-tu au courant ? Nos collègues viennent d'annuler un marché de transports de personnes à mobilité réduite », demande le premier, toque emplumée en guise de couvre-chef. « Non, pourquoi ? », répond son compère, en claquant des dents dans ses bas de soie. « Pour notre haute juridiction, lorsqu'une personne publique confie à un tiers l'exploitation d'un réseau, elle agit comme un pouvoir adjudicateur qui se doit d'appliquer les règles de la première partie du Code » (lire notre article). « En revanche, dans une autre procédure, le Conseil a jugé que, compte tenu du caractère objectif des critères et sous-critères, la personne publique n'a pas commis de manquement en ne retenant pas un critère de développement durable », poursuit l'éminent juriste (lire notre article). Près de l'autel, le pape Pie VII – ça ne s'invente pas – démarre son oraison. « Cela n'en finit plus. Je vais lire cet article sur la première application de la jurisprudence Béziers 2, avec une forte indemnité à la clef (lire notre commentaire). Préviens-moi quand le cortège arrive. » Ce n'est qu'à midi que Napoléon et Joséphine daignent entrer en scène. Derrière eux, le maréchal Murat porte une couronne. « On raconte qu'il a reçu l'ordre de rassembler ses troupes à Châlons-en-Champagne, ville qui reconstruit son parc des expositions avec un PPP original, flanqué d'un concours d'architecte en amont et d'une DSP en aval (lire notre article). Crois-tu qu'on prépare la guerre contre l'Autriche ? » glisse un grenadier à un hussard en grande tenue. Le cavalier botte en touche : « Tiens, Masséna est là. Les mauvaises langues racontent à l'envi qu'il aurait préféré retourner chez lui sacrer le marché de tierce maintenance applicative de la région PACA, 3e prix des Trophées de la commande publique (lire notre article) et féliciter le Foyer de l'enfance des Alpes-Maritimes pour son management participatif des achats (lire notre article) ». Bon allez, j'arrête de faire le mameluck, sinon je finirai exilé sur une île. Fin de cet édito vraiment impérial qui fera sans doute plaisir à la partie corse de la rédaction. A la semaine prochaine et comme le disait la Ramolino, pourvu que ça dure...

Jean-Marc Binot

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