La lettre d'achatpublic.info n°381

  • 14/10/2011
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Pontypridd. Au pub Clwb Y Bont. Alors que je déguste un laverbread local, le vénérable Owain Glyndwr pousse la porte, retire son galurin, me salue d'un sourire édenté cymruesque et s'installe à mes côtés. « Alors, y paraît que vos MP ont voté le relèvement du petit seuil à 13 000 livres sterling, ça fait combien en euros ? » « 15 000, il faut attendre que le texte passe aussi au Sénat », je lui réponds (lire notre article). « Et ils font comment pour mettre en concurrence les acheteurs publics par chez vous, pour se procurer des bricoles ? », continue le vieux mineur, en dégustant sa Brains. « En général, ils demandent trois devis. Mais il y a des exceptions. A Toulon, par exemple, cette pseudo-règle n'a pas la cote. Chantal Saichi, la responsable de la commande publique, explique pourquoi (lire notre article). She's a lady, siffle un galant Cambrien au fond de la salle. Tout en astiquant son comptoir, Tom Jones, le patron de l'estaminet, tiré à quatre épingles dans son prince de Galles, me questionne : what's new, pussy cat ? « Les juges français sont toujours en verve, je lui dis. Un magistrat de tribunal administratif, après avoir annulé un marché d'évacuation de déchets dangereux, a estimé que la collectivité devait fixer des critères environnementaux concernant le transport, si elle voulait relancer la procédure » (lire notre article). Un autre considère qu'il lui appartient de contrôler l'intelligibilité des dispositions contenues dans un CCTP au regard des articles 5 et 6 du Code (lire notre invité du jeudi). Et au Conseil d'Etat, la question du choix entre marché global et marché alloti est de retour, cette fois pour préciser la nature et l'intensité du contrôle du juge (lire notre article). Dans une autre affaire, le rapporteur public, Nicolas Boulouis a rappelé aux praticiens que s'assurer que le dossier de candidature est complet ne signifie pas qu'il est recevable… (lire notre info). « Quel galimatias, soupire le natif de Cardiff, vos acheteurs doivent galérer. C'est encore plus compliqué que de demander son chemin pour aller à Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. » Bon, allez, j'arrête d'amuser la galerie. Je souhaite ardemment partir car il y a des âmes dans l'air, et des échos d'âme sur ma page, comme l'écrivait le poète Dylan Thomas. En attendant, on y croit. Mais méfions-nous. L'histoire a déjà montré qu'on s'est déjà fait tailler en pièces par d'autres diables rouges. C'était en 1415 dans un petit bled, appelé Azincourt, au milieu d'un champ de poireaux. Hwyl fawr.

Jean-Marc Binot (galvanisé)

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