Qui est l’acheteur d’aujourd’hui et comment évoluera-t-il d’ici 2030 ? C’est l’objectif de cette première édition de l’Observatoire de la fonction Achats réalisée par Michael Page et des adhérents du Conseil National des Achats (CNA) à partir d’un panel de spécialistes Achat interrogés entre juin et septembre 2020 sur leur parcours et leurs pratiques actuelles, ainsi que sur leur perception des défis auxquels ils seront confrontés à horizon 2030. « L’objectif était pour nous de pouvoir dresser un portrait-robot du professionnel d’aujourd’hui et d’identifier les compétences et les défis de l’Acheteur et du Directeur Achats de demain ». L'objet de l’étude est assez directe: « les acheteurs d’aujourd’hui sont-ils prêts pour les Achats de demain ?»
Le CNA et Michael Page formulent, au terme de l’analyse des résultats de l’enquête « 10 recommandations stratégiques pour une transformation réussie de la fonction Achats ».

Achats responsables – « Les enseignements de notre étude confirment une volonté accrue d’évoluer vers des achats responsables » Les directions Achats doivent désormais s’engager pleinement dans la dynamique de sens impulsée par les consommateurs finaux, à la recherche de produits plus vertueux et respectueux de l’environnement et des droits humains. La politique d’achats responsables est devenue une réalité pour 60% des répondants.

Transformations – Autre enseignement : la direction des Achats devra poursuivre la refonte de ses processus et intégrer à son fonctionnement les derniers outils numériques pour tirer pleinement parti de la révolution digitale et porter haut la notion de compétitivité, tant en termes de coûts et de délais que de soutenabilité. 
 

77 % des acheteurs se déclarent satisfaits du poste qu’ils occupent. Qui plus est, ils constatent une influence croissante de la fonction Achats au sein des organisations.

Bien formés - La relation entre le diplôme et l’accès au métier d’Acheteur est évidente : 82 % des répondants à l’enquête sont diplômés de l’enseignement supérieur. 2/3 des répondants (67%) sont issus d’une Licence ou d’un Master spécialisé en Achats (49 %) ou en Supply Chain (18 %). Mais on constate que des profils "autodidacte" (sans formation Achats) ou de niveau Bac parviennent à accéder également à des postes de Responsables Achats ou Supply Chain.

Une parité parfaite… presque. L’acheteur est à 53 % une acheteuse. Cependant, les femmes ne représentent que 37 % des Directeurs Achats et 42 % des Responsables Achats en 2020. L’étude révèle une certaine homogénéité dans la pyramide des âges et une linéarité entre l’âge et le niveau de fonction occupé. « Cette linéarité confirme que la plupart des professionnels s’engageant dans la fonction Achats évoluent tout au long de leur vie professionnelle dans cette branche. »

Rémunération – 88% des assistants Achats perçoivent un salaire fixe situé entre 28 et 37K€ bruts annuels Sur les postes d’Acheteurs confirmés, plus de la moitié (59 %) indiquent une rémunération fixe au-dessus de 43K€, avec une partie variable supérieure à 6% pour 25% des répondants. Les Responsables Achats peuvent de leur côté compter sur une rémunération supérieure à 60K€ dans 47 % des cas. Un variable supérieur à 11 % s’ajoute à la rémunération de cette population dans 24 % des cas.
Du côté des postes de direction, 55% des Directeurs Achats bénéficient d’une rémunération de plus de 90K€, avec un variable supérieur à 11 % pour 56 % des répondants.

43 % des Acheteurs n’ont pas de part variable en complément de leur rémunération fixe. Pourtant la rémunération variable demeure un enjeu pour les Acheteurs, puisqu’elle devient une composante du salaire qu’à partir du niveau Responsable. Lorsqu’il existe, le variable est indexé tant sur la performance économique que sur des critères sociaux et environnementaux.


Les compétences Clés et soft skills - De manière globale, les compétences perçues comme prioritaires pour les acheteurs de demain sont en lien avec les priorités identifiées sur la fonction : le sourcing de l’innovation et des partenariats stratégiques (53 % des citations), les achats responsables (50 %) et le "digital procurement" (47 %) ressortent ainsi en tête.

Les "soft skills" (compétences comportementales) telles que la curiosité, l’humilité ou encore la capacité à communiquer et travailler en réseau seront clés pour l’Acheteur de demain. Pour 37% des répondants, la capacité à gérer les relations humaines et à créer des réseaux pour aboutir aux résultats visés sera une compétence essentielle pour l’Acheteur, qui évoluera de plus en plus au sein d’un écosystème collaboratif.
 

Si la fonction Achat est reconnue, elle est aujourd’hui confrontée à trois enjeux majeurs : les achats responsables, la digitalisation et la gestion des talents.

Les politiques d’achats responsables ne sont une réalité que pour 45 % des répondants issus d’organisations de moins de 500 salariés

Sociale et environnementale, oui - Avec la crise sanitaire du COVID-19, les acheteurs considèrent que achats responsables vont évoluer vers une intégration plus forte du respect des valeurs sociétales en cohérence avec les attentes des consommateurs en matière de durabilité. Sur le plan social, les organisations Achats cherchent à favoriser l’emploi au niveau territorial et se concentrent sur la lutte contre le travail dissimulé, l’amélioration des conditions de travail de leurs équipes et la promotion de la diversité, notamment du handicap. Mais « les politiques d’achats responsables ne sont une réalité que pour 45 % des répondants issus d’organisations de moins de 500 salariés ».

Digital… pas encore suffisamment – Interrogés sur la présence d’un projet de "digital procurement"56% des sondés déclarent qu’aucun projet de ce type n’est à l’œuvre dans leur entreprise tandis que 12 % n’en ont pas connaissance. La digitalisation de l’achat est perçue comme l’élément qui fera le plus évoluer la compétence Achats (citée par 54 % des répondants) dans les années à venir.

Favoriser la rétention des talents - La formation et le développement des compétences à tous les niveaux de qualification sont en effet au cœur des enjeux, considère l’étude, qui note la nécessité de mettre en place des programmes de gestion des talents, favorisant la fidélisation et la rétention des talents, et donc la performance.

De nouvelles priorités pour les directeurs Achats – Les attentes en matière d’accompagnement et de développement des compétences existent au sein de la fonction Achats, et notamment sur les postes les plus juniors. L’étude fait en effet état d’un manque de reconnaissance. Selon l’enquête, la compétence à développer en priorité pour les Directeurs Achats est la capacité à entendre et à accompagner la demande de flexibilité des collaborateurs sur les nouvelles formes de travail (53 % des citations), à savoir le télétravail et la conciliation vie professionnelle et vie personnelle. « Le Directeur Achats de demain devra donc pouvoir développer une approche plus centrée sur les collaborateurs, dans une posture d’accompagnement. »

Parallèlement, la maîtrise des outils digitaux, et plus largement la compréhension et l’intégration dans le quotidien de l’Acheteur des nouvelles technologies émerge comme une compétence attendue chez les Directeurs Achats.

Télécharger Observatoire de la fonction Achats 2030 – Capital humain & enjeux de la transformation CNA et Michael Page Mai 2021