
Plus belle la commande publique saison 4/épisode 2
Dans les bureaux de la région de Septicémie Septentrionale, on ne parle que de la CAO « électrique » et plutôt sidérante qui a eu lieu mercredi soir. Il faut dire que les noms d’oiseaux sont rapidement sortis de leur cage lorsqu’il a fallu classer l’offre d’une entreprise syldave qui avait eu le malheur de candidater au marché de remise à l’heure des pendules publiques. Vindicative comme jamais, Océane Lestylo, qui ambitionne depuis longtemps d’être calife à la place du calife, en a immédiatement profité pour invectiver Emmanuel Marloucarré, favori pour succéder au président sortant. Les préliminaires ont été bâclés et elle a dégainé direct le lance-roquettes, accusant pêle-mêle son rival de collusion, de conflit d’intérêts avec cette société, de refouler une prédilection suspecte pour la carpe farcie et même d’avoir un compte secret aux îles Galapagos. « Continuez votre antienne. Tout cela n’est que galimatias. Votre stratégie, c’est de dire beaucoup de mensonges. En fait, vous ne proposez rien », a répliqué celui qui fut un temps chargé des finances. « Vous êtes un fondamentaliste européiste, moi je demande que l’on insère une clause Molière dans tous nos appels d’offres, y compris lorsqu’il s’agit d’acheter des broutards pour les cantines de nos lycées » a réagi la blonde à la frange uropygienne, tout en farfouillant dans ses notes. « Cette clause est illégale et vous le savez bien (lire notre article). Ce que vous proposez, c’est de la poudre de perlimpinpin », a riposté le jeune-qui-monte-qui-monte-qui-monte en continuant à dézinguer : « demander à des veaux de parler français est un bidouillage qui n’a aucun sens, d’ailleurs il manifeste une impréparation crasse. » Injures et invectives ont alors transformé la commission d’appels d’offres en pugilat cacophonique. « Arrêtez tous les deux » a demandé la présidente, Eulalie Cinq Crics, garagiste dans le civil, sans toutefois réussir à ramener le calme. Ces échanges plafonnés à l’altitude d’une embrouille de cour d’école, qui n'honorent pas la commande publique, remettent au goût du jour cette réflexion de Winston Churchill : « en avalant les méchantes paroles qu'on ne profère pas, on ne s'est jamais abîmé l'estomac.» A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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