
Plus belle la commande publique, saison 4/épisode 3
En dépit d’un régime intensif aux baies de goji, l’anxiété naturelle de Jean-Aymar Desmapas, le patron des achats de la mairie de Pichade-sur-Mer, a atteint son paroxysme, comme tendrait à le prouver la taille des moignons qui lui tiennent d’ongles. Autre stigmate, son cri primal de désespoir - scrogneugneu ! - a retenti plusieurs fois dans les couloirs de la direction cette semaine. D’abord lorsqu’il a constaté que les 7,4 péta-octets de fichiers que renfermait son ordinateur refusaient obstinément de s’ouvrir. Ensuite quand il a reçu un courriel lui promettant la destruction irrémédiable de tous ses dossiers si la somme de 250 000 bitcoins n’était pas virée dans les deux jours sur un compte off-shore domicilié dans un atoll micronésien. Après avoir pris l’attache de ses charmants mais indéchiffrables collègues de la DSI, il est devenu carrément furax. On l’a entendu leur promettre successivement le pal, l’écartèlement, la fourchette de l’hérétique et l’estrapade. « Dire qu’on leur a passé des appels d’offres ad nauseam pour s’équiper d’un antivirus, d’un antispam, d’un antimalware, d’un antirides, d’un anti randsomeworm, d’un antiphishing et d’un honeypot. Tout ça pour des nèfles», s’est-il lamenté, « résultat, je ne peux même plus accéder à la méthode de notation retenue pour la rénovation de l’école maternelle et vérifier qu’elle est compatible avec l’analyse de Gilles Pélissier au conseil d’Etat (lire notre article), ni à ma fiche sur le point de départ des intérêts moratoires (lire notre article) et j’ai perdu le nouvel index pour calculer les révisions de prix pour les marchés de déploiement de la fibre optique (lire notre article) sur la commune.» Son adjoint René Gaussy a tenté, sans succès, de dédramatiser en plaisantant : « Chef, vous ne trouvez pas ça paradoxal qu’un spécialiste des textes réglementaires comme vous n’arrive pas à casser un code ? ». Le responsable du service de la commande publique est même tombé dans une profonde catatonie , en apprenant du bureau des affaires juridiques qu’il y aurait tout intérêt à mettre en concurrence les expertises diligentées par le CHCST afin d’éviter de se retrouver devant un tribunal correctionnel (lire notre invité du jeudi). Bon allez, je vous laisse et comme la musique adoucit les mœurs, je vais me réécouter No Woman No (wanna) Cry. A la semaine prochaine, peut-être.
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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