La lettre d'achatpublic.info n°321

  • 17/06/2010
partager :

Après le « travailler plus », voilà le « travailler plus longtemps »… avant de bénéficier d’une hypothétique pension. Que les jeunes acheteurs publics se rassurent, ils ne sont pas prêts de toucher du doigt, oserais-je dire palper, leur retraite. Un diplômé frais émoulu de l’université, titulaire d’un master (c’est vraiment le strict minimum aujourd’hui) commence à chercher un poste à 24 ans si sa scolarité s’est passée sans anicroches. Il lui faut en général passer par la case « stage » - près de la gare de l’Est ou ailleurs – histoire de rendre son CV un peu plus « sexy ». Bref, ce n’est pas avant 66 ans, dans le meilleur des cas, qu’il pourra prétendre au repos du guerrier (ou de la guerrière). Soit grosso modo 4200 marchés à passer s’il (ou elle) a travaillé dans une commune moyenne. Naturellement, à condition que la prochaine réforme du régime actuel suffise  pour équilibrer les comptes  (j'en vois qui ricanent) et qu’en 2042 le système de répartition soit encore de ce monde. A condition également que le géronte, dévasté par les réformes réglementaires, miné par les  contentieux, tourneboulé par le délit de favoritisme, éreinté par la négociation, ne souffre pas d’arthrite (difficile de rédiger un RC sans coquilles), d’incontinence (comment résister si la CAO dure trop longtemps ?), de surdité (bonjour le dialogue compétitif), de la maladie de Parkinson (la mise en ligne des avis de publicité risque de s'éterniser), ou d’Alzheimer (ne plus se souvenir des critères de choix lors de l’attribution peut poser problème).  Il y a peut-être une solution. Que les responsables de la commande publique puissent bénéficier de la fameuse « pénibilité ». Bon allez, je stoppe là ces divagations séniles de roquentin. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot

Lire la newsletter...