La lettre d'achatpublic.info n°369

  • 24/06/2011
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On avance, on avance, on avance. Tu vois pas tout ce qu'on dépense. On avance. Si le service des achats de l'Etat cherche une bande son, je lui suggère la ritournelle du célèbre frisé à la voix fragile, celui qui a dix ans depuis quinze ans et qui tape dans une petite boîte en fer le long de la ligne de chemin de fer. Démarré en 2009, le programme Calypso du SAE continue de surfer. La vague 4 a identifié 122 millions d'euros de gains possibles. Ce qui porte à plus de 900 millions les éconocroques potentielles de la maison France. Même sans parachutes dorés, les acheteurs ministériels peuvent désormais partir en vacances, l'esprit serein : adieu fournitures de bureau, adieu marchés de travaux, à eux le soleil et le calypso, la nana, la noix de coco (lire notre article). Si ça continue, le seuil de 4000 va bientôt tailler la zone. Après le député Warsmann, c'est le sénateur Doligé qui a demandé à notre Président bien-aimé de relever la barre des petits achats. Au passage, l'honorable parlementaire a balancé un gros pavé de granit dans la mare publicitaire : pourquoi ne pas modifier l'article 40 et substituer au seuil des 90 000 euros un avis électronique simplifié gratuit sur le journal officiel, complété par une recommandation de publicité dans la presse ? A l'image de Jim qui boit du gin sur le cuir de sa Chrysler, la PQR risque d'avoir les nerfs (lire notre article). La libéralisation du courrier depuis le 1er janvier 2011 rend complètement timbrés les acheteurs publics. Pour eux, la mise en concurrence, c'est bidon car en face, on a la Poste, sinon rien. Leurs détracteurs disent qu'ils pleurent tout le temps, qu'ils sont comme des tous p'tits enfants, jamais contents (lire notre article). Allô Maman bobo : cette entreprise se voyait déjà remporter un référé, vu que son concurrent avait proposé 400 000 euros de moins. Mais moins-disant ne veut pas dire offre anormalement basse. Le requérant y a vu manque d'amour, manque d'argent. Comme la vie c'est détergeant, et comme ça nettoie les gens (lire notre article). Au Conseil d'Etat, y'a de la rumba dans l'air, car Nicolas Boulouis a essayé de préciser la distinction entre pouvoir adjudicateur et entité adjudicatrice (lire notre article). Tout au long de la vie qui pique, on prend des beignes, à vouloir toucher les filles électriques. On est allé voir Aude Boilley-Rayroles, nouvelle patronne de la centrale d'achats - hors produits de santé - de l'AP-HP, mais le courant est bien passé (lire notre invité du jeudi). Bon allez, je retourne dans l'ultra-moderne solitude fredonner une banale song sur ces regretteurs d'hier qui voudraient retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner. Alors, chère foule sentimentale, c'est l'horrible bye-bye. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot (cheveu raide)

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