La lettre d'achatpublic.info n° 310

  • 01/04/2010
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Franchement, je ne voudrais pas être à la place de l'acheteur ministériel (ou interministériel) chargé de la politique voyages quand un secrétaire d'Etat, censé montrer l'exemple, s'offre un jet privé à 116 500 euros pour assister à une conférence à la Martinique. Allez ensuite expliquer dans les services qu'il faut respecter les règles et faire des économies. Bref, du tracas jusqu'au cou. Vous me direz, ça devient une habitude. Souvenez-vous. Il y a un peu plus d'un an, un autre secrétaire d'Etat avait déjà dépensé 138 000 euros un aller-retour Paris-Washington, sous prétexte qu'il ne voulait, à aucun prix (c'est le cas de le dire), manquer un « coquetèle » élyséen. Dans le domaine du portefeuille, la mairie de Gruissan a fait une belle opération - 500 000 euros de moins sur la facture - en choisissant une entreprise tchèque pour réaliser un lot d'un marché de travaux. Ce faisant, la ville a aussi déclenché l'ire des PME régionales qui dénoncent le dumping social. L'un des patrons écartés enrage : « on ne peut pas se gargariser le soir dans les meetings politiques de l'importance de préserver nos acquis sociaux et le matin oublier ces bonnes paroles et choisir le moins cher » (lire notre article). Faut-il indiquer, pour un MAPA, la méthode de chiffrage retenue pour la notation de la valeur technique de l'offre ? Une belle thèse examinée par le Conseil d'Etat (lire notre article). Traînée devant la même juridiction pour avoir choisi son délégataire en fonction d'un critère de création d'emplois sans rapport avec l'objet du marché, Montauban est un peu allée à la messe sans foi. Résultat, ses deux DSP ont pris l'eau (lire notre article). Plus chanceux, le Val d'Oise, qui a décidé de limiter le nombre de lots attribués par entreprise, n'a pas encore goûté le verre des juges (lire notre article). Surprise sur prise, le groupe France Télévisions a attendu 2010 pour créer une direction achats à part entière. Complément d'enquête grâce au patron de la nouvelle entité, Olivier Debargue. Arrivé sept ans auparavant, il nous explique le travail de fourmi réalisé jusqu'à la centralisation (lire notre invité du jeudi). Permettez-moi, avant de vous quitter, de saluer la mémoire d'un confrère, François Perrier, rédacteur en chef du Moniteur, parti brutalement dormir « dans le paradis blanc, où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps. »


Jean-Marc Binot

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