La lettre d'achatpublic.info n°368

  • 16/06/2011
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Il paraît qu'on tourne Alien V, le palingénésique. Je vous trousse le synopsis en quelques lignes. Bien que la production n'ait pas (encore) réussi à convaincre Sigourney Weaver de renfiler son scaphandre, le scenario est au point. L'équipage reconstitué du Nostromo est envoyé en mission sur la planète CMP-55, à la recherche d'un être répugnant et scrofuleux, coquettement baptisé OAB, conçu par des entreprises xénomorphes dans le but de ratiboiser tous les appels d'offres. Pour localiser l'infâme bestiole prédatrice avant qu'elle ne ponde ses oeufs, le vaisseau humain dispose d'une arme secrète, une méthode de détection, imaginée par le conseil général de l'Ardèche. Pour chaque marché, une moyenne de toutes les offres reçue jugées acceptables est établie. Celles qui sont supérieures de 20% sont écartées. Une nouvelle moyenne épurée des offres les plus basses est alors calculée. Toutes les offres inférieures de 15% à celle-ci sont considérées comme a priori anormalement basses (lire notre article). Avant de remplir leur mission, les chasseurs d'aliens vivront de palpitantes et sanguinolentes aventures car la galaxie HA recèle de nombreux dangers : ils devront traverser un champ d'exigences disproportionnées, plantes-tueuses capables d'éliminer bien des candidats (lire notre article), allotir une DSP géographiquement, en autorisant les soumissionnaires à postuler à l'un ou l'autre lot ou à l'ensemble dans une même offre, sans que le juge y trouve à redire (lire notre article). Il leur faudra éviter d'angoissants référés précontractuels déposés par des opérateurs qui n'ont pas remis d'offres (lire notre invité du jeudi), et aussi contribuer à la consultation publique, lancée par la Commission européenne sur l'opportunité de légiférer au niveau européen afin de favorisant la réciprocité dans l'accès aux marchés publics dans l'UE et dans les pays tiers. Le cauchemar (lire notre article). Il se susurre, dans les studios, qu'une scène où un titan, appelé massification, dévore le tissu économique local, pourrait être rajouté à la demande de la FEB, un des sponsors du film, qui vient d'écrire à tous les maires de France (lire notre info). Bon allez, c'était la dernière séquence, c'était la dernière séance. Et sur l'écran, le rideau est tombé. Clap de fin de cet édito trophoblasté que n'aurait pas apprécié Albert Camus. A la semaine prochaine..

Jean-Marc Binot

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