
Le maître d’ouvrage et son mandataire sur la réserve
Trois contentieux devant le Conseil d’Etat mettent à l’honneur la relation maître d’ouvrage-maître d’ouvrage délégué. Les décisions du mandataire s’apparentent-elles aux décisions du maître d’ouvrage ? Et en cas de faute du maître d’ouvrage délégué, le mandant est-il responsable conjointement ou uniquement ? Les sages du Palais Royal vont avoir l’occasion à nouveau de répondre à ces questions.

La recherche de responsabilité du maître d’ouvrage délégué
La relation entre le maître d’ouvrage et son mandataire peut s’envenimer. Surtout lorsque l’indemnité auprès des entrepreneurs s’élève à plus de 550 000 euros en raison d’une faute de la maîtrise d’ouvrage. Telle est la mésaventure vécue par le centre hospitalier du Lamentin (qui a fusionné aujourd’hui avec le centre hospitalier universitaire de Fort-de-France). Cet établissement a été condamné en première instance pour compenser les dépenses supplémentaires induites par le retard de la construction d’un bâtiment. Le pouvoir adjudicateur avait pourtant eu recours à un maître d’ouvrage délégué, la société d’équipement de la Martinique (SODEM). Sauf que la faute commise par le mandataire est assimilable à une faute du maître d’ouvrage. Les tiers ne peuvent pas rechercher la responsabilité du maître d’ouvrage délégué car le mandataire agit au nom et pour le compte du maître d’ouvrage. Néanmoins le maître d’ouvrage, quant à lui, peut rechercher la responsabilité de ce dernier, notamment par un appel en garantie. En l’espèce cette demande a été entendue par la CAA de Bordeaux (arrêt du 10 décembre 2015). Condamnée au paiement de la moitié de l’indemnité, la SODEM s’est pourvue en cassation. Gilles Pellissier a proposé de retenir un moyen de dénaturation des faits portant sur l’une des fautes retenues à l’encontre de la maîtrise d’ouvrage (en l’espèce sur l’interprétation des deux mois de retard pour l’établissement d’un devis de travaux non prévus de démolition d’un ancien bâtiment). Si ses conclusions du maître sont suivies par le Conseil d’Etat, cela conduira d’abord à diminuer la part sur laquelle peut s’exercer la garantie du maitre d’ouvrage délégué. Avec la conséquence suivante : « la situation du centre hospitalier se trouvera aggravée par cette réponse au pourvoi principal, il sera recevable à contester sa propre responsabilité par un pourvoi provoqué. Pour le même motif, il sera mis hors de cause ce qui diminuera aussi sa propre condamnation (de moitié). En revanche, son pourvoi incident contre la SODEM, qui tend à ce que la garantie de cette dernière soit augmentée, sera rejeté puisque le motif de cassation partielle de l’arrêt conduit à réduire la condamnation du pouvoir adjudicateur et non à augmenter la garantie de la maîtrise d’ouvrage déléguée ». Dixit le rapporteur public.


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