Le monde entier s'est récemment extasié sur le saut stratosphérique de Félix Baumgartner, trompe-la-mort toujours prêt à ajouter une ligne dans le Guinness Book. Ni une, ni deux, j'ai appelé son agent et je lui ai proposé de relever un nouveau défi : narguer la crise et dénicher des liquidités afin de boucler le financement d'un contrat de partenariat français (lire notre article). Ouh la la, vous savez, il est un peu fatigué en ce moment. Vous n'avez rien d'autre de moins dément, m'a rétorqué son staff, plutôt circonspect. Pas de problème, ai-je poursuivi : j'ai un record à battre, un truc de ouf : acheter des imprimantes en masse et faire mieux que les 20% de gains obtenus par UniHA, soit deux millions d'euros, avec une méthode plutôt astucieuse (lire notre article). Ou alors trouver des prestataires capables de répondre aux projets de mutualisation de l'Etat dans le domaine de la réception et de la représentation. Vous savez, c'est dans l'air du temps. La maison France vient de lancer deux accords-cadres, l'un pour l'achat de boissons non alcoolisées et l'épicerie, l'autre afin de disposer d'une centrale de réservation des restaurants pour le compte des ministères (lire notre article). Il y a eu un grand blanc au téléphone. Je ne me suis pas découragé pour autant : Ok, j'ai un autre tour de force à lui proposer, bien mieux qu'une plongée abyssale en apnée ou que l'escalade de la Tour Eiffel les deux bras attachés dans le dos : faire tourner « l'usine à marchés », à la fois centrale d'achats et pôle d'expertise en marchés publics des quinze entités consulaires de Basse et Haute-Normandie. Rassurez-le, il aura le temps de se mettre en jambes, ça ne commence que le 1er janvier 2013 (lire notre article). Pfouu, c'est chaud, très chaud, je ne suis pas certain que ce laps de temps lui permette de s'entraîner suffisamment pour ce genre d'exploit, a répondu mon interlocuteur. Et trouver une parade juridique pour venir en aide aux architectes qui sont privés de la prime prévue en cas de marché conception-réalisation, lorsque la procédure est annulée ? (lire notre article). Non, monsieur, je ne crois pas qu'il en soit capable, a grésillé le combiné. Je me suis gratté la tête. Faire le funambule, en allant du Parlement européen jusqu'aux bâtiments de la Commission sur un fil, en signe de protestation contre la possible disparition de l'article 30, ça serait dans ses cordes ?, ai-je suggéré tout à trac. Ecoutez, monsieur, laissez vos coordonnées, on vous rappellera… Bon allez, cette fois, cette édito vertigineux aura une chute : tout le monde peut avoir un passage à vide. A la semaine prochaine, peut-être...