Nos amis les bêtes

  • 18/10/2018
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Si l’on donne foi au rapport récemment adopté par le Parlement européen, la dématérialisation, désormais obligatoire dans toute l’Union depuis cette semaine, se déploie à la vitesse supersonique de l’escargot le plus rapide du monde (chronométré 9,90 mètres à l’heure pour ceux qui ignoraient cette information capitale). Déplorant cette situation, les eurodéputés demandent aux Etats membres d’arrêter de faire l’autruche et d’accélérer la numérisation de toutes les étapes, du lancement de l'appel d'offres au paiement (lire notre article). Pour certains, le passage à l’électronique est une cochonnerie qui fera fuir les entreprises - surtout les petites - habituellement candidates aux marchés aussi sûrement que le coq, le chat, le chien et l’âne des musiciens de Brême ont fait décamper les voleurs d’une maison dans le conte des frères Grimm. Les oiseaux de mauvais augure prédisent même que les infructueux vont se multiplier comme des lapins. Ce n’est pas vraiment l’avis de Benoît Moreul, cadre chez Onet, qui estime que le débat sera clos dans six mois tellement les avantages paraîtront naturels (lire notre article). Il faut admettre que la dématérialisation peut aussi, par certains côtés, rendre chèvres les personnes publiques. Faut-il par exemple signer électroniquement la lettre de rejet ? Ou peut-on se contenter d’envoyer un PDF d’un document écrit et signé de manière manuscrite ? (lire notre article). Autre actualité, la loi Elan, votée définitivement par le Parlement, écorne la loi MOP de telle façon qu’elle va donner le cafard aux architectes (lire notre article). Plutôt que d’adopter un schéma directeur d’achat responsable et des objectifs complètement déconnectés du terrain, la région Bretagne, qui visait un approvisionnement de qualité et de proximité en restauration collective, a choisi de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, avec une consultation en ligne et un sourcing approfondi de l’offre potentielle (lire notre article). Bon allez, comme j’ai un mal de chien à trouver des idées, je clos cet édito dédié à Bertrand, profondément amoureux des animaux, en espérant qu’il ne prendra pas la mouche. A la semaine prochaine,  peut-être.

Jean-Marc Binot