J’ai vérifié. Malgré leur immense savoir prophétique et divinatoire, les Mayas n’avaient pas prévu que Bruxelles allait bouleverser la réglementation communautaire. Rien dans le fameux calendrier Tzolk'in sur le projet d’assouplissement des aides d’Etat au bénéfice des SIEG (lire notre article). Rien non plus sur la présence, dans la prochaine directive marchés, de la « procédure concurrentielle avec négociation », laquelle déçoit plutôt les praticiens français qui regrettent le peu d’audace communautaire en la matière (lire notre article). Le planning mésoamérindien nous promet, paraît-il, la fin du monde le 21 décembre prochain, ou le 28 octobre, on ne sait plus trop car il y a polémique sur le mode de calcul. Une comète fracassera la croûte terrestre, à moins qu’il ne s’agisse du chevauchement de plaques tectoniques, de la fonte des pôles, ou d’une invasion martienne. Bref, la fureur de Quetzalcoatl sera terrible, renvoyant Armageddon au rayon des farces et attrapes. Peu importe, les acheteurs publics ont bien d’autres cataclysmes à fouetter : suite à un marché annulé pour passation irrégulière, un candidat a obtenu une indemnité en première instance et en appel parce que l’écart de notation n’était pas justifié vu la proximité des offres. Le Conseil d’Etat va bientôt trancher (lire notre info). Le Palais Royal pourrait également requalifier une convention passée entre deux collectivités en DSP, au motif que le service public n’est pas exécuté conjointement (lire notre article). On attend donc les jugements derniers. Dans le registre catastrophique, un magistrat vient d’obliger les parties à retravailler ensemble en admettant, chose plutôt tare, que les conditions d’urgence et de doute sérieux sur la validité d’une décision de résiliation sont remplies (lire notre article). En ces temps de disette, il faut faire des sacrifices, non pour implorer les bonnes grâces de Tezcatlipoca, mais satisfaire Tazperdutontriplea, le dieu de l’orthodoxie financière. Responsable des achats informatiques à la direction générale de la gendarmerie nationale, le capitaine Fabrice Blanc attend beaucoup du benchmarking et du sourcing pour payer le juste prix (lire notre invité du jeudi). Le conseil général de l’Isère est une sorte de conquistador de l’approvisionnement local. Le département a signé une charte pour favoriser les circuits courts en restauration collective et inciter les producteurs locaux à répondre aux appels d'offres. Après le codex troanien, le codex isèrois ? (lire notre article). Bon allez, c’est la fin de cet édito apocalyptique, je dois partir à la recherche de Mû. A la semaine prochaine…

Jean-Marc Binot

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